Groupe de jeunes filles de la ville de Bor
Tout au long du mois de février, l'équipe de Bor de la Force de paix non violente (NP) a commencé à dialoguer avec un groupe de filles et de jeunes femmes à Leudier. C'est l'une des zones les plus peuplées de la ville de Bor et proche du Nil ; cela permet un accès facile aux personnes revenant de Mingkaman et à celles qui craignent de s'enfoncer plus profondément dans la ville en cas de nouvelle instabilité. Plusieurs de ces personnes sont originaires d'autres comtés (Twic East et Duk) et n'ont pas de relations établies avec les autres résidents de Leudier. De plus, à la suite du déplacement massif de la ville de Bor, y compris Leudier, de nombreux chefs ont également été déplacés pendant la crise. Avec l'afflux rapide de personnes déplacées à l'intérieur du pays et la nouvelle composition des habitants, le quartier Leudier s'est retrouvé sans aucune structure de direction formelle ou fonctionnelle. Cela laisse une lacune majeure dans les systèmes traditionnels de règlement des différends et un vide dans la coordination entre la communauté Leudier et les agences humanitaires. Ces caractéristiques ont laissé Leudier aux prises avec des problèmes de protection, des combats en raison d'infrastructures surchargées et de ressources limitées, notamment des forages (un trou fait dans le sol pour récupérer l'eau); les conflits sociaux, y compris la concurrence des jeunes femmes pour les affections du même homme ; et la violence sexiste généralisée, y compris la violence domestique, le harcèlement et le viol.
Malgré ces défis colossaux, les jeunes femmes de Leudier ont immédiatement fait preuve d'un grand courage en cherchant à changer cette réalité. Fin février, ils ont formé une équipe de protection communautaire composée de 36 membres féminins âgés de 15 à 22 ans et ont reçu une formation en protection civile non armée (UCP). Ils ont décidé de tenir des réunions bimensuelles pour élaborer des stratégies de sécurité communautaire. Ils se sont également engagés à diffuser les leçons qu'ils ont apprises sur la non-violence dans toute la communauté et à participer à divers forums pour faire connaître leurs points de vue aux prestataires de services, notamment les responsables gouvernementaux locaux, la police et les agences humanitaires. Ils ont demandé aux IP de soutenir le réseautage avec ces dirigeants et organisations locaux. Ils prévoient également de développer des chansons, des pièces de théâtre et des jeux pour la paix afin de renforcer la confiance dans la communauté. Fait intéressant, la présidente du groupe est une femme Nuer qui résidait auparavant dans la zone de protection des civils (PoC). Sa direction active d'un groupe de toutes les femmes Dinka est également une opportunité pour une éventuelle consolidation de la paix à plus long terme.