20 ans en photos
Intervention Civile de Paix
À travers les générations
Qui sommes nous?
Nonviolent Peaceforce (NP) est une ONG internationale engagée dans la protection des civil.e.s vivant dans les zones aff ectées par des confl its armés. Le déploiement d’équipes civiles, spécialement formées aux méthodes non-violentes de maintien de la paix est une approche unique dans la protection des civil.e.s et la réduction de la violence. En vivant et travaillant directement dans les zones les plus touchées par le confl it, NP renforce la confi ance mutuelle parmi les acteur.trice.s locaux.ales, y compris étatiques et non-étatiques. Nonviolent Peaceforce est un leader dans le domaine d’application de la Protection Civile de Paix (PCP). Contrairement aux méthodes de maintien de paix traditionnelles, comme l’approche militaire ou par des compagnies de sécurité privées, l’approche PCP n’est pas armée, et ne dépend pas de la protection d’acteurs armés. C’est un réel changement de paradigme vis-à-vis de l’approche que l’on a actuellement de la sécurité, en utilisant le pouvoir des relations plutôt celui de la menace.
Notre mission
Depuis 20 ans, notre mission est de protéger les civil.e.s en proie à des confl its violents grâce à des stratégies non armées, de construire la paix aux côtés des communautés locales et de plaider pour une adoption plus large de ces approches afi n de préserver les vies humaines et la dignité. NP envisage une culture mondiale de la paix dans laquelle les confl its au sein et entre les communautés et les pays sont gérés par des moyens non violents. Nous sommes guidés par les principes de non-violence, d’impartialité, de primauté des acteurs locaux et d’action de civil.e à civil.e.
Protection civile non armée (PCP)
La PCP est ancrée dans deux principaux domaines de pratique: le premier domaine de pratique est celui du maintien de la paix, et l’autre est la pratique de la non-violence. La PCP repose sur les 3 principaux piliers ci-dessous :
Protéger: Civil.e.s non armé.e.s, nationaux et internationaux, off rant une protection directe aux civil.e.s menacé.e.s de violence physique sans recours aux armes.
Soutenir: Soutenir les organisations de la société civile locale et les communautés pour qu’elles puissent mieu
Renforcer: Renforcer la capacité des mécanismes de protection existants et des structures de paix locales à maintenir la paix.
20 ans de NP
Nos approches prônant la primauté des acteur.trice.s locaux sont basées sur des données empiriques, et ont contribué à protéger des dizaines de milliers de personnes dans le monde entier depuis nos débuts en 2002. Elles ont eu un impact sur des millions d’autres personnes et ont aidé les communautés à vivre sans peur, à se protéger elles-mêmes et instaurer une paix durable. Bienvenue à notre exposition de photos à l’occasion de notre 20ème anniversaire. Nous sommes heureux de partager avec vous quelques instantanés de notre travail des dernières années.
Participons ensemble à la construction d’un avenir non-violent.
Accompagnement de protection
NP fournit un accompagnement protecteur dans le comté de Leer, au Sud-Soudan. L’accompagnement protecteur est une stratégie préventive dans laquelle les acteur.trice.s (locaux.ales ou internationaux.ales) utilisent leur présence physique, leur visibilité et leurs relations pour empêcher des éruptions de violence de se réaliser. Cette méthode est souvent utilisée afi n de prévenir les violences sexuelles basées sur le genre (VSBG) : En 2014, on comptait environ 150 signalements de VSBG par mois avant la présence de NP dans cette zone. Dans le mois qui a suivi la mise en oeuvre des activités de protection, nous n’en avons compté aucun - et cela a continué. Une femme de la région a déclaré : «Lorsque NP a commencé à travailler ici, tout a changé. Avant, nous craignions de quitter nos maisons. Maintenant, nous nous sentons même en sécurité pour sortir et nous baigner à minuit».
Zones de paix
Dans les environnements militarisés des Philippines, NP surveille les écoles en tant que «zones de paix». En maintenant une présence visible dans les communautés à risque, nous avons répondu aux inquiétudes concernant les six violations graves des droits de l’enfant, notamment l’occupation des bâtiments scolaires par des acteur.trice.s militaires, la proximité d’engins explosifs non identifi és proche des écoles, les aff rontements armés qui perturbent le cycle scolaire ou toute restriction de la liberté de mouvement des élèves et des enseignant.e.s. Le travail de protection de l’enfance de NP a une large portée; nous assurons une présence protectrice dans les écoles qui ont été attaquées (aux Philippines), dans les espaces adaptés aux enfants à l’intérieur des sites de déplacement (au Sud-Soudan), et pour les enfants qui ont été menacés pour leur rôle présumé dans des groupes extrémistes ou dans des crimes (en Irak).
Déplacement, retour et réintégration
Les employés de NP, Rocky Ambago et Mohammed Abbas, marchent à travers les décombres d’Al-Ayadiyah. Le 27 août 2017, la coalition irakienne a repris le contrôle de la ville voisine de Telafar, ce qui a conduit les combattant.e.s d’ISIS et leurs familles à s’y réfugier. La bataille a causé d’importants dommages à la ville et à ses infrastructures, qui sont encore visibles près de trois ans plus tard, au moment où la photo a été prise. Le retour des personnes déplacées et la réconciliation sont des thèmes omniprésents dans l’action humanitaire, notamment en raison des consolidations et fermetures en cours des camps de déplacé.e.s dans le nord de l’Irak. Le souhait de ces déplacé.e.s, étant de retourner en toute sécurité dans leur région d’origine pour une coexistence pacifi que, s’avère diffi cile. NP travaille avec ces familles et individus pendant le déplacement, le retour et la réintégration dans les zones où la paix est négociée et implémentée.
Fondé sur la nonviolence
«J’ai passé mon enfance à fuir la violence. Mes parents ne voulaient pas que je sois recruté comme enfant soldat, alors le plus longtemps que j’ai passé au même endroit c’était trois mois. Mon père a creusé des trous pour qu’on puisse se cacher quand les bombes tombaient. Ma mère cherchait de la nourriture sauvage quand nous étions aff amé.e.s. Puis, un accord de paix a été signé en 2005, mettant fi n à une guerre civile de 22 ans au Soudan. Il y avait beaucoup d’espoir pour l’éducation, de meilleures infrastructures et des soins de santé. Mais la violence a continué. Un groupe de gardien.ne.s de bétail avait tué mon cousin et la communauté voulait que je l’aide à se venger. Je sentais qu’il devait y avoir une meilleure façon de vivre, sans confl it. Mais je ne savais pas comment. Puis j’ai vu une annonce pour un emploi chez NP. Ils voulaient résoudre le confl it dans ma communauté par la non-violence. J’ai commencé à travailler avec NP et pour la première fois depuis longtemps, j’ai eu l’espoir que nous pouvions créer un avenir meilleur, sans violence.» Extrait de l’entretien de 2018 avec Hunter Dalli (à gauche)
Etablir des relations
Lorsqu’elles entendent parler pour la première fois de la protection civile non armée (PCP), de nombreuses personnes se demandent si la protection peut réellement être assurée sans force ou menace de force, car les praticien.ne.s de la PCP apparaîtraient trop vulnérables dans des situations de confl its armés. Mais la première priorité de NP reste la sécurité de nos équipes. À première vue, cette photo semble dépeindre une rencontre entre des représentant.e.s de NP et des soldats, mais elle est bien plus candide que vous ne l’auriez pensé. Alors que l’équipe de Malabang faisait une pause, Badurdeen, un chauff eur de NP, a partagé une cigarette avec les soldats des Forces armées des Philippines et s’est assis avec eux pour discuter. La réponse à la question de savoir comment assurer une protection sans recourir à la force est véritablement ancrée dans la force des relations établies entre des individus comme Badurdeen et des moments aussi humains que de s’asseoir pour discuter.
Soutenir la société civile
Notre travail en Thaïlande a commencé en 2015, lorsque NP a organisé des ateliers sur l’engagement civil dans les processus de paix. À partir de ces ateliers, nos relations locales se sont développées et la paix et la sécurité des femmes sont devenues une composante majeure de notre travail dans la région. Les partenaires de la société civile ont été cruciaux pour fournir divers soutiens et services aux victimes et aux survivant.e.s de la violence. De 2016 à aujourd’hui, la plupart des activités de NP dans le sud de la Thaïlande - dans les provinces de Patani, Yala et Narathiwat - ont été réalisés en collaboration avec des partenaires locaux.
Equipes de protection des jeunes
Qu’il s’agisse de patrouilles de protection, de mobilisation d’équipes de protection de la jeunesse (YPT) ou de médiation, les jeunes démontrent avec succès ce que signifie l’utilisation de stratégies non armées et non violentes pour construire la paix, la sécurité et la sûreté au sein de leurs communautés. Comme l’a fait remarquer un membre YPT, «c’est bien de dire à quelqu’un pourquoi vous ne voulez pas qu’il fasse quelque chose qu’il considère comme normal. C’est ce que fait NP en nous parlant, à nous les jeunes, de la violence. NP nous montre comment résoudre nos problèmes de manière pacifi que. Nous voulons essayer d’utiliser ce moyen [et], s’il réussit, nous le poursuivrons. Si ce n’est pas le cas, nous verrons quels sont les autres moyens disponibles pour résoudre nos problèmes dans la communauté, mais sans nous battre.»
Patrouilles nocturnes
Le climat du nord de l’Irak est sec et chaud, avec des températures moyennes annuelles supérieures à 18°C. Pour cette raison, beaucoup se reposent pendant la journée mais socialisent et ouvrent les marchés au crépuscule. Dans les camps de déplacé.e.s, de nombreux.ses acteur.trice.s humanitaires eff ectuent des patrouilles de sûreté et de sécurité pendant la journée, mais il est beaucoup plus rare qu’ils.elles les fassent pendant la nuit. Nos patrouilles nocturnes dans les sites de déplacement, en Irak ou ailleurs, contribuent à réduire le harcèlement et les actes d’agressions des personnes déplacées par exemple par les membres de la communauté locale, la police, ou d’autres acteur.trice.s armé.e.s.
Protection de l’espace civique
Notre travail aux États-Unis est axé sur la protection directe de l’espace civique, le renforcement des capacités communautaires et la réorganisation de la sécurité. Trop souvent, la violence ronge l’espace dont disposent les personnes sous-représentées et sous-protégées pour exprimer leurs besoins et exercer leurs droits. Nous savons que les confl its et les désaccords ne font que s’intensifi er lorsque ces espaces cruciaux sont violés. C’est pourquoi NP off re un soutien en matière de sécurité pour les actions communautaires, les célébrations et les événements, afi n de maintenir un espace ouvert pour que chacun.e puisse exercer ses droits, y compris les protestations et les actions civiques. Notre travail est proactif et préventif et commence toujours par des conversations collaboratives pour comprendre les besoins de l’événement et des organisateur.trice.s. Pendant l’événement, nos équipes mettent en place des alternatives de sécurité communautaire qui ne reposent pas sur l’usage de la force. La sécurité, celle qui dure, ne ressemble pas à la surveillance, mais à l’établissement de relations.
Au sein de la communité
Jasmin Teodoro et Wanfatma «Fatma» Marrack de NP parlent à des résidents masculins de la situation sécuritaire dans la zone de Sulu. L’une des forces de NP est l’intégration de son personnel au sein de la communauté, et le fait qu’une grande partie de nos relations, de nos évaluations de la sécurité et de nos actions de sensibilisation commencent par des visites comme celles-ci: deux agentes de protection de NP dans la communauté, discutant avec des membres de la communauté. Fatma pense que le fait d’être une femme dans son secteur d’activité aide. Elle dit que les gens de la communauté ont tendance à l’écouter davantage. Il arrive parfois que la communauté réagisse négativement, mais elle reste fi dèle à sa « manière douce de traiter les gens». Les gens la comparent alors à «une mère qui parle à ses enfants de manière calme».
Plaidoyer pour le changement
Membres des équipes de protection des femmes par les femmes (WPT) lors de la Conférence nationale des femmes de 2022 au Sud-Soudan. Les eff orts de plaidoyer de NP visent à interrompre les cycles de violence et à améliorer les réponses non violentes aux confl its. Qu’il s’agisse ’équipes sur le terrain aidant les civil.e.s à défendre directement leurs besoins, d’un engagement direct avec les parties à un confl it ou d’un plaidoyer politique de haut niveau dans les principaux forums internationaux, les membres de la WPT plaideront auprès de leurs chef.fe.s et gouverneur.euse.s locaux.ales - une membre de la WPT a partagé : «Je vois des changements. Auparavant, les hommes pensaient : ‘Cette femme n’a pas de voix pour parler avec nous, même si c’est ma mère.’ Mais maintenant, les hommes donnent aux femmes la possibilité de parler en premier. Ils reconnaissent maintenant que nous avons une voix et ils veulent entendre ce que nous avons à dire - nous parlons de paix.»
Chercheurs communautaires et résilience
L’une de nos initiatives au Myanmar a été de soutenir 35 «chercheur.euse.s communautaires». Avec le soutien de NP, ces membres de la communauté ont participé à des recherches sur la résilience dans leurs propres communautés - en se demandant «que signifi e la résilience dans notre communauté? Que signifi erait la sécurité pour nous? Qu’est-ce que nous avons déjà en place et sur quoi pouvons-nous nous appuyer ?» La plupart des communautés en situation de confl it violent ont déjà des stratégies ou mécanismes ’autoprotection et de résolution des confl its en place avant l’arrivée de NP dans la région. Dans de nombreux cas, la violence continue, la destruction des infrastructures et les déplacements peuvent avoir submergé ou détruit ces infrastructures de paix locales. Le renforcement des capacités locales commence par la reconnaissance des capacités existantes au sein des communautés touchées par le confl it pour interrompre les cycles de violence et améliorer les réponses non violentes au confl it.
Changement climatique et conflit
Des femmes de Kuach Lual, au Sud-Soudan, viennent rencontrer NP lors d’une de nos visites pour surveiller la situation sécuritaire au moment de la migration du bétail. Qu’il s’agisse d’éleveur.eus.s pastoralistes (sédentaires), d’éleveur.euse.s de bétail nomades ou de groupe de personnes déplacées, les communautés du Sud-Soudan subissent de plein fouet les inondations annuelles qui s’aggravent chaque années. Face aux crises cumulées du changement climatique, des confl its et des risques pour la protection des civil.e.s, nous avons besoin de réponses fondées sur les interconnexions entre les personnes, la sécurité et la planète. La protection civile non armée tente d’y répondre.
Protection centrée autour de l'appel à la justice raciale
Aurora Adams est une ancienne combattante, militante de la cause homosexuelle, organisatrice communautaire, étudiante et, après avoir suivi les formations de NP, une volontaire équipée pour assurer la sécurité de ses voisin.e.s. Après les soulèvements de l’été 2020, NP a commencé à activer des volontaires communautaires pour assurer la protection des bureaux de vote (Novembre 2020), et a pleinement lancé son programme américain avec plus de 60 volontaires au début du procès de Derek Chauvin (dans lequel il a ensuite été condamné pour le meurtre de George Floyd). Aurora a partagé : «Le travail que fait Nonviolent Peaceforce est non seulement nécessaire et utile, mais le bénévolat avec NP me donne aussi un endroit où je suis capable de créer une communauté, ce qui est incroyablement important.»
Consolidation de la paix dans la communauté
Dr. Rosemary Kabaki, cheff e de mission pour NP au Myanmar, dirige une formation sur la consolidation de la paix. Alors que le Myanmar sortait du régime militaire en 2012 et s’engageait dans un processus de paix, nous avons étendu notre soutien en promouvant des cessez-le-feu inclusifs. Entre 2013 et 2018, nous avons formé et encadré plus de 700 membres de communautés de 8 États diff érents en matière de surveillance des cessez-le-feu et de protection des civil.e.s non armé.e.s (PCP), et nous les avons soutenus dans l’établissement de leurs propres réseaux. Nous avons également dispensé une formation à la surveillance des cessez-le-feu auprès des organisations armées et facilité le dialogue entre les parties prenantes du cessez-le-feu et les groupes de la société civile, en promouvant la protection des civil.e.s comme partie intégrante des processus de cessez-le-feu.
Des armes à feu aux vaches
Un jour, dans un espace adapté aux enfants à Mayendit, au Sud-Soudan, un groupe de garçons est arrivé avec des mitrailleuses en argile moulées pour ressembler à des mini AK-47. Un agent de protection de NP leur a demandé: «Est-ce que c’est ce que vous voulez de votre vie ? C’est une arme que vous voulez ?» Les garçons ont répondu: «Non ! Nous voulons des vaches». Alors ensemble, l’offi cier de protection et les garçons ont re-modelé les fusils d’argile pour faire un troupeau de vaches à partager avec le groupe.
Femmes autour de la table
Le programme de NP au Myanmar vise à accroître la participation des femmes au sein du processus décisionnel pour la paix et la réconciliation. «Si les femmes font partie du processus, il y aura moins de tension, et la dynamique changera sûrement», a partagé une femme «leader émergente» en 2019. «Je crois que dans le contexte du Myanmar, les femmes sont les meilleures médiatrices.» NP supporte le renforcement des compétences des femmes «leaders émergentes» afi n qu’elles puissent répondre aux problèmes de confl it et de violence dans leurs communautés. Grâce au support de NP, ces femmes s’investissent d’avantage en faveur de la paix et de la réconciliation, mettent en place des équipes de protection et de paix composées de femmes locales, et plaident pour accroître la sécurité dans leurs communautés et au sein de leurs foyers.
Equipes de protection de femmes
En 2011, un groupe de femmes s’est adressé à NP et a demandé une formation afi n de pouvoir assurer elles-mêmes une protection civile non armée. Depuis, le projet a été répliqué et aujourd’hui 70 équipes de protection des femmes (WPT) travaillent dans tout le Sud-Soudan. Bien que la grande majorité de leur travail se fasse de manière indépendante, les WPT travaillent conjointement avec NP et sont hautement formées à la protection civile non armée en général, et plus particulièrement à la cohésion sociale, au leadership, à la coordination et au plaidoyer, à l’alerte précoce et à la réponse rapide (EWER), ainsi qu’à la prévention et à la réponse à la violence basée sur le genre. Les femmes impliquées sont ancrées dans leurs communautés, disposent de solides réseaux de relations et utilisent ces réseaux pour prévenir et intervenir contre la violence de manière inclusive et participative.
Protection dans des situations d’urgence
Pendant le siège de Marawi par une milice locale qui avait prêté un serment d’allégeance à l’Etat Islamique, ces militant.e.s ont infl igé à la communauté locale au moins 25 exécutions extrajudiciaires, des prises d’otages massives et des pillages importants de propriétés civiles. À l’époque, NP a accompagné des familles musulmanes et non-musulmanes lors de leur évacuation et a soutenu les survivant.e.s des prises d’otages. Xarifa Sanguila, membre de l’équipe NP raconte: «Nous avons accompagné une famille de musulman.e.s et des non-musulman.e.s jusqu’à ce qu’ils arrivent sain.e.s et sauf.ve.s dans la ville voisine, Iligan City. Notre équipe a du mal à expliquer leurs sentiments lorsque ils.elles ont vu les non-musulman.e.s lever les mains et crier «NOUS SOMMES EN VIE ! NOUS SOMMES EN VIE !» Au cours des premiers mois du siège, seule NP était présente, tous les jours, sur la route menant à Marawi. Les autres organisations internationales et locales avaient été invitées à évacuer ou à cesser toute activité en dehors de leurs bureaux, tandis que notre équipe à Lanao était occupée à assurer la protection des civil.e.s. L’application de la protection civile non armée (PCP) a même été renforcée, notamment en ce qui concerne l’établissement et la reconstruction de relations avec toutes les parties prenantes.
Collaboration avec des organisations humanitaires
Les relations étroites que NP entretient avec les communautés locales, nous désignent comme acteur privilégié auprès des organisations humanitaires afi n de partager leurs préoccupations lorsque des activités sont lancées ou pour les encourager à communiquer sur des difficultés d’implémentation qui pourraient apparaître. NP soutient et encourage les agences humanitaires locales et internationales à donner une place centrale à la protection au sein de leurs actions, et ce notamment par le biais de formations et d’évaluations conjointes de la sécurité.
Prévenir et répondre à la VSBG
L’objectif principal des équipes de protection des femmes par des femmes (WPT) et des jeunes (YPT) est de s’engager dans la prévention de la violence basée sur le genre et de soutenir la participation des femmes et des jeunes aux processus de paix. Dans les régions touchées par un confl it, la violence basée sur le genre est souvent utilisée comme un outil de guerre; y faire face est un outil de paix. NP contribue à créer un espace permettant aux survivantes de rompre leur silence, en améliorant l’accès aux services vitaux et à la justice, ainsi que la prévention par le changement de comportement. Dans de nombreuses communautés, ce soutien a permis aux membres de la communauté de faire face à cette violence de manière non violente, de désamorcer les situations de confl its, de protéger les plus vulnérables, d’aider les survivantes à accéder à des traitements vitaux et de défendre la prochaine génération de fi lles. «Chaque jour, on entendait parler de cas de viols - des femmes âgées, des jeunes fi lles», raconte Yodita, l’une des quarante femmes membres de la WPT à Yambio, au Sud-Soudan. «J’ai rejoint l’équipe de protection des femmes parce que je veux aider les gens à comprendre ce qu’est la paix», dit Yodita.
Valorisation des connaissances indigènes
Rosamie (nom changé) est présidente d’un groupe de femmes autochtones aux Philippines. Le groupe a pour objectif de créer des synergies et de renforcer les pourparlers de paix entre les groupes autochtones et les parties aux confl its violents qui ont aff ecté leurs terres ancestrales. Après avoir suivi une formation de NP, Rosamie est intervenue dans une querelle locale où un homme a été tué au cours d’une bagarre lors d’un spectacle au village, déclenchant un cycle de meurtres par vengeance entre deux familles. Ne voulant pas que quelqu’un d’autre soit blessé, elle a fait offi ce de médiatrice entre les deux familles et a facilité un accord par le biais du conseil tribal des ancien.ne.s,ce qui a permis de résoudre le confl it de manière pacifique.
Intervention active
Les équipes de NP, les bénévoles et les participant.e.s font une simulation lors d’une formation à Sunset Park, Brooklyn, en réponse à la vague de violence anti-asiatique actuelle. Les formations à la protection mutuelle est l’une des tactiques de la stratégie plus large de renforcement de la sécurité communautaire. Ces dernières années, les États-Unis ont connu une augmentation des crimes haineux de la communauté américaine asiatique et insulaire du Pacifi que, un phénomène séculaire qui a connu une recrudescence pendant la pandémie. Kalaya’an Mendoza, directeur des programmes de NP U.S. (deuxième à partir de la gauche) a partagé : «La protection mutuelle est un don ancestral que les communautés de personnes autochtones, noires et de couleur (BIPOC en anglais) ont hérité afi n que nos communautés survivent au génocide et à la violence coloniale. Puisque les problèmes qui engendrent la criminalité proviennent de la suprématie blanche, la solution n’est pas de mettre en place un système de maintien de l’ordre suprématiste, mais de démanteler la suprématie blanche qui met en danger tous les Noirs, les communautés autochtones et les personnes de couleur. Questionner et perturber le récit qui vilipende et déshumanise ces groupes est une action
Regroupement familial
NP facilite la réunifi cation des familles séparées par le confl it au Soudan du Sud grâce à un processus d’enregistrement dans diff érentes régions du pays. Michael (père) et Anna (mère) ont été séparés de leurs enfants Ezekiel (17 ans) et Nyakueny (6 ans), au début de l’embrasement du conflit civil au Soudan du Sud en 2014. Les enfants ont été envoyés avec leurs proches dans le site de protection des civil.e.s de Bentiu, tandis que les parents ont fait route vers Juba. Après deux ans de séparation, la famille est réunie dans un site de protection des civil.e.s à Juba.
Mise en œuvre du processus de paix
NP est un partenaire opérationnel lors de la mise en oeuvre du processus de paix en cours entre le Front de Libération Islamique Moro et le gouvernement philippin. Notre mandat comprend le monitoring du cessez-le-feu, la création d’espaces sûrs pour un dialogue pacifi que entre les diff érentes parties prenantes dans le pays, entre autres. L’ancien chef de mission de l’équipe internationale de surveillance (EIS), le major général Datuk Sheikh Mohksin, a déclaré en 2016 que «le travail de NP rend les eff orts de l’EIS possible. Les informations et la compréhension que les équipes de NP ont de la situation sur le terrain sont formidables et essentielles.»
Forums sur la sécurité communautaire
Avant, pendant et après un déplacement de personnes, nous fournissons une approche holistique de la protection dans les situations d’urgence. Nos équipes travaillent non seulement à l’intérieur des sites de déplacement, mais elles assurent également une présence protectrice dans les zones d’insécurité afi n d’empêcher le déplacement ou de faciliter un déplacement plus sûr, en accompagnant les déplacé.e.s dans leur village. Nos équipes renforcent les capacités des communautés déplacées et des personnes à haut risque afi n de renforcer leurs capacités d’autoprotection ou leurs mécanismes de réponse rapide face à une situation d’insécurité. En plus d’accroître leurs propre sécurité et dé-escalader un potentiel confl it, cela permet de restaurer un sentiment d’appartenance chez des personnes qui ont peutêtre tout perdu. L’une des façons d’y parvenir est de créer des forums participatifs, afi n de faire entendre des voix qui n’ont souvent que peu d’écho, notamment celles des femmes et des jeunes. Une participante a déclaré : «C’est formidable de voir les autorités s’occuper de nos problèmes ; sinon, on ne les trouve nulle part dans al-Ayadiyah! NP joue un rôle important en faisant entendre notre voix auprès des autorités. Nous faisons quelque chose que même les hommes n’ont pas le droit de faire !»
Compétences de base
Cessez-le-feu et processus de paix
inclusifs considèrent que toutes les parties prenantes ont un rôle à jouer dans la construction de la paix, et s’eff orce de les faire participer aux négociations et à la recherche de solutions. L’inclusion des femmes, des jeunes et d’autres communautés marginalisées est d’une importance cruciale; non seulement en tant que représentant.e.s, mais en tant que participant.e.s et dirigeant.e.s actif.ve.s. L’apport de NP est l’accent mis sur le rôle proactif de la société civile dans le suivi des cessez-le-feu, et sur l’intégration du suivi avec les méthodes de protection civile non armée (PCP). Nous promouvons une approche dirigée par des acteur.trice.s de la société civile et qui se concentre directement sur la réduction de l’impact des violations du cessez-le-feu et des aff rontements armés sur les populations civiles, comme par exemple: ⸱ Placer les communautés au centre des processus de cessez-le-feu ⸱ Bâtir la confi ance entre les parties au cessez-le-feu et les communautés ⸱ Combiner le suivi et le reporting avec des méthodes de protection directe
Dans la protection dans les situations d’urgence humanitaire, Nonviolent Peaceforce accorde une attention particulière à la question du déplacement, avec une préoccupation croissante de l’eff et des catastrophes naturelles et les événements liés au climat sur la violence. Notre niche réside dans son application de la protection civile non armée (PCP) avec sa caractéristique unique de protection physique directe. NP combine à cela d’autres eff orts de protection humanitaire, comme la réduction de la vulnérabilité des survivant.e.s de viol à d’autres préjudices ou la fourniture d’un accès plus sûr à l’aide humanitaire pour les groupes ethniques minoritaires. Nous aidons également les organisations humanitaires locales et internationales à renforcer l’accès et la sécurité dans leurs projets. Des examples dans nos activités sont: ⸱ Protection physique directe ⸱ Protection avant, pendant et après le déplacement ⸱ L’autoprotection des personnes déplacées
Dans le cadre de son travail de protection dans les situations d'urgence humanitaire, NP accorde une attention particulière à la question du déplacement, avec une préoccupation croissante pour les catastrophes naturelles et les événements liés au climat. La niche de la NP dans la sphère humanitaire réside dans son application de l'UCP et sa caractéristique unique de protection physique directe. Nous combinons cela avec d'autres eff orts de protection humanitaire tels que la réduction de la vulnérabilité des victimes de viol à d'autres préjudices ou la fourniture d'un accès plus sûr à l'aide humanitaire pour les groupes ethniques minoritaires. Nous aidons également les organisations locales et internationales à renforcer l'accès et la sécurité dans leurs efforts d'aide. Certaines de nos activités sont :
⸱Protection physique directe
⸱Protection avant, pendant et après le déplacement
⸱ Autoprotection parmi les déplacés
Protection des enfants
Les enfants vivant au milieu d’un confl it armé sont confrontés à des menaces sans précédent. Il s’agit notamment des six types de graves violations des droits de l’enfant citées dans la résolution 1612 du Conseil de sécurité des Nations Unies : ⸱ Le meurtre et la mutilation d’enfants ⸱ Le recrutement et l’utilisation d’enfants dans des forces ou groupes armés ⸱ Les attaques contre des écoles et des hôpitaux ⸱ Le viol et les violences sexuelles graves ⸱ L’enlèvement ⸱ Le refus de l’accès à l’aide humanitaire Notre niche réside dans son application de protection civile non armée (PCP) et son approche unique de protection physique directe. Nous associons cette démarche à d’autres eff orts de protection de l’enfance, tels que la recherche et la réunifi cation des familles, le suivi, et la facilitation de l’accès à l’aide juridique.
Cohésion sociale
La cohésion sociale est souvent décrite comme le ‘’ciment’’ qui unit une société dans laquelle les individus, groupes et institutions aux croyances ou objectifs diff érents peuvent coexister en harmonie. Notre niche réside dans son application des méthodes de protection civile non armée (PCP) et sa présence à long terme dans la communauté, avant, pendant et après les situations de crise et les urgences humanitaire. Nos activités incluent par exemple: ⸱ Créer des passerelles entre les communautés et les acteur.trice.s armé.e.s ⸱ Renforcer la mobilité sociale et l’autonomisation des groupes marginalisés ⸱ Améliorer les attitudes et les comportements non violents au sein des communautés fragiles
Les femmes, la paix et la sécurité
(FPS) est un mécanisme qui vise à promouvoir la paix en protégeant les femmes et les fi lles qui sont fortement touchées par les confl its et à équilibrer les relations de pouvoir en place. Notre niche réside dans son application d’une protection civile non armée (PCP) et dans sa capacité unique à apporter une protection physique directe. Nous combinons cela avec d’autres stratégies relatives au mécanisme FPS telles que la promotion d’alliances entre les groupes de femmes, la formation de nouvelles femmes dirigeantes ou la facilitation de l’assistance concernant la violence basée sur le genre. Des examples de nos activités sont: ⸱ La participation des femmes de la société civile aux processus de sécurité ⸱ Protection physique directe et autoprotection ⸱ Intégrer les eff orts de protection et de secours