L'histoire de Tomawis : Comment la non-violence peut briser le cycle de la vengeance
Absulrahman Tomawis était déjà un leader respecté dans sa communauté, détenant plusieurs titres : l'un des sultans estimés de la région, capitaine du barangay de Tugaig et membre du conseil de la Conseil conjoint des oulémas et du conseil municipal pour la paix et l'ordre.
Il reconnaît que les conflits sont inévitables, mais il croit fermement que les communautés peuvent être guidées pour développer l'empathie et résoudre les conflits sans violence. Après avoir collaboré avec Nonviolent Peaceforce, Tomawis savait qu'il ne pouvait pas laisser passer l'occasion de servir de moniteur d'alerte précoce/réponse précoce (EWER) dans sa communauté. Sa passion pour l'aide aux autres s'est enflammée après avoir terminé sa formation EWER en 2022.
Récemment, Tomawis, aux côtés de NP, a joué un rôle clé dans la facilitation de règlement pacifique d'un rido (querelle de clan).
Origines de la querelle de Rido
Il y a quelques années, deux cousins vivaient près de leur ville natale de Barangay Poblacion. En tant que membres du groupe armé MILF*, ils patrouillaient souvent dans les rues et surveillaient la sécurité. Une nuit, alors qu'ils patrouillaient ensemble, l'un des cousins jouait avec un fusil quand, soudain, le coup de feu a éclaté, tuant instantanément l'autre cousin, qu'il avait toujours admiré.
Naturellement, la famille du défunt était dévastée par la perte, mais également furieuse contre le cousin survivant. La tension entre les familles s'est accrue alors que de vieilles querelles ont refait surface et ont fini par dégénérer en une querelle de clan plus vaste qui a touché toute la municipalité.
*Front de libération islamique Moro
Reconstruire la confiance : transformer le Rido en réconciliation
NP a travaillé avec les observateurs d’EWER, comme Tomawis, pour trouver des solutions à la querelle qui a éclaté entre les deux cousins. Il s’agissait d’un sujet personnel pour Tomawis : non seulement sa communauté a été touchée par la violence, mais il a des liens de sang avec les personnes impliquées dans la querelle de clan.
Tout d’abord, les équipes ont consacré beaucoup de temps à travailler avec les dirigeants des communautés locales. Tomawis a pris une mesure majeure : il s’est rendu dans chaque famille individuellement pour entendre leurs besoins et leurs intérêts afin de pouvoir transmettre ces informations à l’autre. De cette façon, chaque groupe a pu partager ses positions et communiquer tout en restant dans un espace sûr jusqu’à ce qu’ils soient prêts à parler face à face.
Tomawis, en collaboration avec NP et d’autres observateurs EWER dans la région, a aidé les groupes en conflit à parvenir à un règlement par le biais de négociations. En créant un espace sûr où chaque partie pouvait exprimer ses préoccupations et ses besoins sans crainte, ils ont veillé à ce que, lorsque les groupes seraient prêts, ils puissent engager un dialogue constructif. Cet environnement sûr a été essentiel pour faciliter la résolution pacifique du conflit.
Ensemble, à travers cela rouler règlement, ils ont résolu les conflits entre les parties belligérantes et ont soutenu le rétablissement des « zones de paix », en redéclarant les zones environnantes† Cette mesure a constitué une étape vers l’évaluation des futurs efforts de réconciliation entre les parties et a servi de mesure proactive pour surveiller les premiers signes d’un futur conflit.
Depuis que Tomawis est devenu moniteur EWER à Barira en 2022, près de 14 rouler les querelles de clans ont été résolues de manière permanente, empêchant ce qui équivaudrait à 716 actes de violence par an dans la région du BARMM,tel que rapporté par ACLED.
Depuis que Tomawis est devenu un observateur EWER à Barira en 2022, près de 14 querelles de clans rido ont été résolues de manière permanente, évitant ce qui équivaudrait à 716 actes de violence par an dans la région de BARMM, tel que rapporté par ACLED.
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†Se référant aux zones de paix des collectivités locales des zones environnantes, notamment Tugaig, Nabalawag et Poblacion Barira.
Cela a été rendu possible grâce au projet d'accompagnement de la transition, de la transformation des conflits et de plaidoyer pour la cohésion sociale dans la normalisation de Bangsamoro (ATTAIN) avec le soutien de l'Union européenne (UE). Le règlement du problème des rido a été mené en partenariat avec JUMPOC, l'ancien maire Abdul Radzak Tomawis, le ministère de la Fonction publique et de la Sécurité (MPOS), le vice-ministre Jimmy Balitoc, la police nationale philippine, les marines philippines et d'autres observateurs de l'EWER à Barira.
ATTAIN, ou Accompagnement de la transition, transformation des conflits et plaidoyer pour la cohésion sociale dans la normalisation du Bangsamoro, est mis en œuvre dans le BARMM, régions 9, 10 et 12, pour compléter le volet protection civile des mesures de confiance et de sécurité dans le cadre de la normalisation et pour élargir la pratique des stratégies non armées dans la transformation des conflits et la cohésion sociale à une portée géographique plus large à Mindanao.